Vue d'ensemble
L’ulcère de Buruli est une maladie chronique débilitante qui affecte principalement la peau et parfois les os. Décrite pour la première fois par Sir Albert Cook en 1897 en Ouganda, ce n’est que dans les années 1930 que des scientifiques australiens, sous la direction de Peter MacCallum, ont réussi à mettre en culture le micro organisme responsable à partir de lésions de patients de la région de Bairnsdale. Le nom de Buruli provient d’une zone de l’Ouganda où l’on a décrit de nombreux cas dans les années 1960. En Afrique, la moitié des patients environ sont des enfants de moins de 15 ans. En Australie, les patients ont aux alentours de 60 ans en moyenne. En 1988, l’OMS a mis en place l’Initiative mondiale contre l’ulcère de Buruli en réponse à la propagation grandissante de la maladie, notamment en Afrique de l’Ouest.
L’ulcère de Buruli est dû à une mycobactérie qui appartient à la famille des bactéries responsables de la tuberculose et de la lèpre. Même si le micro organisme à l’origine de l’ulcère de Buruli est une bactérie présente dans l’environnement, le mode de transmission à l’être humain reste inconnu. Ce micro organisme produit une toxine particulière, la mycolactone, qui provoque des lésions cutanées. Le diagnostic et le traitement précoces sont déterminants pour limiter la morbidité et les coûts associés, et éviter les incapacités à long terme.
Source: WHO
Symptômes
Les premiers symptômes de l’ulcère de Buruli sont des nodules et des œdèmes indolores, généralement au niveau des bras et des jambes et parfois sur d’autres parties du corps. Ces zones peuvent alors s’ulcérer et les grands ulcères ainsi formés ont une base blanche et jaune. M. ulcerans produit la toxine mycolactone. Elle possède des propriétés immunosuppressives locales qui permettent à la maladie d’évoluer rapidement sans douleur ni fièvre, ce qui complique le dépistage précoce. Cela étant, si les ulcères sont traités rapidement, la plupart guériront complètement.
En cas de diagnostic tardif ou en l’absence de traitement, l’atteinte peut laisser des cicatrices, et entrainer des incapacités et préjudices esthétiques permanents.
Source: WHO
Traitement
Le traitement comprend l’administration d’une association d’antibiotiques et des traitements complémentaires (dans le cadre de la prise en charge de la morbidité, et de la prévention et la rééducation des incapacités).
Antibiotiques :
L’OMS recommande actuellement l’association de rifampicine à 10 mg/kg de poids corporel une fois par jour et de clarithromycine à 7,5 mg/kg de poids corporel deux fois par jour. Les agents de santé pourront trouver des recommandations thérapeutiques dans la publication de l’OMS intitulée Traitement de l’infection à Mycobacterium ulcerans (ulcère de Buruli).
Autres interventions
En plus des antibiotiques et selon le stade de la maladie, d’autres interventions, telles que les soins des plaies, la prise en charge des lymphœdèmes, la chirurgie (principalement le débridement et la greffe cutanée pour accélérer la guérison) et la physiothérapie, sont nécessaires. Les patients présentant une atteinte sévère peuvent également avoir besoin d’un soutien psychologique.
Ces mêmes interventions s’appliquent à d’autres maladies tropicales négligées, comme la lèpre et la filariose lymphatique. Il est donc important d’intégrer une approche sur le long terme dans le système de santé pour que tous les patients en bénéficient. L’approche intégrée pour la lutte contre les maladies tropicales négligées à manifestation cutanée est l’occasion d’ajouter la détection et la prise en charge de l’ulcère de Buruli à ces maladies.
Source: WHO